Category: Livres,Sciences humaines,Questions de société
Belleville au c?ur: Une vie qui bascule Details
Un témoignage bouleversant sur la vie quotidienne d’un sans domicile fixe à Paris : la langueur des jours, le regard des autres, la violence, la pitié, les ivresses du bonheur, les trucs, les clans, l’amour et le temps qui s’accélère.Comme avant lui George Orwell (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou Louis Calaferte (Partage des vivants), Christian Page entre en littérature par la rue. Son premier livre, qui en appellera d’autres, est un témoignage bouleversant sur la vie quotidienne d’un sans domicile fixe, place Sainte-Marthe, au coeur de Belleville, à Paris. Figure locale à la réputation internationale, déplaçant CNN et les télévisions du monde, Christian Page est poète. Nous avons fait sa connaissance au tout début des primaires des Républicains, lorsque, interrogé par un journaliste de Radio France sur la candidature surprise de François Fillon, il avait eu ce jugement aussi prémonitoire qu’oulipien : « Fillon ? Si j’enlève une lettre, j’obtiens Filon. J’en enlève deux ça fait Fion, j’en enlève trois, j’arrive à Fin, et si j’en enlève quatre ça fait FN. »Christian Page raconte la langueur des jours et le regard des autres, la violence, la pitié, les ivresses du bonheur, les trucs, les clans, l’amour et le temps qui s’accélère. Une vie qui bascule, c’est toujours la même histoire, trois accidents cumulés : travail, couple, logement. Après, il faut tenir, durer, rester digne et chaque jour recommencer. Christian est sans domicile fixe depuis quatre ans. Il a choisi de faire paraître son livre pour la « trêve hivernale », ce moment de l’année où la rue nous rappelle que, chaque jour, en France, un SDF meurt. Belleville au coeur est dédié à ces milliers d’anonymes, ces femmes, ces hommes qu’on a croisés sans doute, mais sans jamais les voir.Découvrez un témoignage poétique et poignant dédié à ces milliers d’anonymes, ces femmes, ces hommes qu’on a croisés sans doute, mais sans jamais les voir.EXTRAITD’un joli coup de pied, il a fait exploser une fenêtre en mille morceaux. C’est bien la première fois, je crois, qu’il a coupé la parole à Grand Gilles. Il est passé en premier, moi en second. Grand Gilles faisait le guet à l’extérieur, avec sa deuxième bouteille à la main. On s’est engouffrés dans un grand couloir sombre. Romain a sorti sa lampe de poche à la recherche du compteur électrique. Moi, j’étais chargé de vérifier les points d’eau. J’ai tourné un robinet et, miracle, la flotte a coulé. Je n’en revenais pas. Non seulement l’eau fonctionnait, mais en plus les ouvriers avaient laissé le chauffe-eau en état de marche. Je me suis rué hors des chiottes pour annoncer la nouvelle au grand frère et c’est là que j’ai vu, d’un coup, toutes les lumières s’allumer. À l’autre bout du couloir, j’ai entendu un cri de joie. Le Dragon était né.En moins d’une semaine, le squat était opérationnel. On avait fait venir tous les militants du DAL, tous les sans-abri, tous les sans-papiers volontaires de notre réseau. On ne manquait pas de main-d’œuvre. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUETrois hivers sans domicile fixe : c’est le « roman » de sa survie – ou plutôt de sa sous-vie – que Christian Page décrit ici. Un texte qu’il avait, explique-t-il, commencé à rédiger sur Twitter jusqu’à ce qu’Eloi Audoin-Rouzeau lui prête sa (jolie) plume et l’aide à transformer ses feuillets en un récit passionnant, étonnement vivant et gai. - Florence Noiville, Le Monde
Reviews
Ok, j'ai adoré ce livre. Je vais essayer d'expliquer pourquoi.1- les chapitres courts et décousus sont faciles à lire et reflètent bien (j'imagine) l'imprévu de la rue.2- l'auteur est drôle, notamment quand il parle d'une femme politique de premier plan, en la nommant: "Elle m'a donné son adresse perso. On se parle, on échange. Depuis trois mois, elle me fait la gueule parce que j'ai écrit qu'elle était conne mais gentille. Elle aurait peut-être préféré que je dise qu'elle est intelligente et méchante."3- le récit est bien sûr émouvant, parfois saisissant ("Ce sera dur, ce soir, mais je ne devrais pas en mourir"), mais jamais larmoyant. Un peu à la manière de Primo Levi racontant "Si c'est un homme". Les faits, rien que les faits. Le lecteur en fera ce qu'il voudra.4- L'auteur nous rappelle comment on se plante ("Les passants demandent le nom du clebs, jamais celui du maître") sans nous jeter la pierre ("Ca lui fait mal de nous voir, il se sent impuissant et honteux").Bref, c'est un livre qui se lit facilement, qui fait rire et réfléchir sans sermonner.Ca m'a rappelé l'excellent film sur le handicap moteur "Tout le monde debout"..... "Belleville au coeur" traite d'un sujet lourd et difficile tout en douceur. C'est un livre qui, par l'humour et sans prétention, apprivoise nos peurs et nous permet de mieux comprendre, peut-être même de devenir un peu meilleur.....
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